Lever très tôt ce matin-là, car nous avons une rude journée : nous devons rejoindre notre prochain Hôtel qui se trouve en Cappadoce, à 650 km de Pamukkale !!!
Dans la nuit noire, on entend dehors le son lointain de l’eau qui ruisselle sur les « Châteaux de Coton » avec le petit coq local qui lui aussi est très matinal…
(Cliquer sur le fichier sonore ci-dessous pour écouter, puis revenir à l’aide de la flèche « Retour »)
pamukalle.wav

Nous avons un bus grand confort, mais au fur et à mesure que nous avançons et que nous nous éloignons vers l’intérieur, l’état de la route se dégrade peu à peu et les nids de poule sont quasi permanents. La conduite des usagers de la route est également très fantaisiste par moments : il est courant de voir certains véhicules, notre bus entre autres, rouler carrément au milieu de la route à cheval sur la ligne discontinue…
Maintenant je pense que cela était déliberé, ce afin d’éviter les bords de route en mauvais état. Mais lorsqu’on est devant, l’effet est saisissant !!!
Notre guide, Tamer s’étonnait que personne ne désire absolument s’installer devant, juste derrière le chauffeur… Et personne qui n’osait lui dire que les émotions y étaient trop fortes !!!


Photo : Les paysages, d’abord très verts et arborés, cèdent la place à des étendues de plus en plus sèches, sans pratiquement plus aucun arbre… Nous traversons des villages où quelques maisons ont ce style particulier de toiture, faite de paille et de bouse…
Lorsque nous arrivons à proximité de villages l’activité paysanne se fait plus précise, et le moyen de transport le plus fréquent utilisé par les paysans locaux pour se rendre aux champs est cet étrange engin, plutôt rustique, mais qui a l’air néanmoins très éfficace !
Notre guide nous explique que ces engins sont tolérés par la Police, bien qu’ils soient dépourvus de plaque d’immatriculation, vu la courte distance pour laquelle ils sont utilisés.


La version ci-dessus a l’air un peu plus élaborée, car c’est une fabrication locale et chacun personnalise son engin à sa convenance…
Nous finissons par arriver à Konya vers 11h. Dehors il fait très chaud et des vendeurs d’eau minérale occupent certains trottoirs, comme ici à l’entrée de la ville, dans le quartier universitaire…

« Située au centre de la Turquie et à 1000 mètre d’altitude, Konya est une ville commerciale de 1,9 million d’habitants. Ville sainte pour les musulmans, elle possède plusieurs belles mosquées ainsi que le célèbre musée de Mevlâna consacré aux derviches tourneurs. C’est dans ce musée (ancienne loge des derviches tourneurs) que se trouve le tombeau du fondateur de l’ordre, Jalal adl-Din Rumi dit Mevlâna. » (LaTurquie.com) (Voir liens —>)
Justement, Tamer nous explique qu’il a décidé d’inclure dans notre passage à Konya la visite de ce musée (qui n’était pas inclue initialement), qu’il juge comme une visite primordiale.
Les Derviches Tourneurs « sont connus pour leur danse appelée Sema. Les mouvements rappellent ceux d’une toupie, tournant d’abord lentement puis très rapidement, jusqu’à ce que le danseur atteigne une forme de transe, durant laquelle il déploie les bras, selon sa croyance, la paume de la main droite dirigée vers le ciel dans le but de recueillir la grâce d’Allah, celle de la main gauche dirigée vers la terre pour l’y répandre. L’origine de cette manifestation reste inconnue. »

Mais d’abord nous nous dirigeons vers un ancien Caravanserail transformé en restaurant : nous avons l’impression que nous allons passer un bon moment ici et qu’on va se régaler…
DESILLUSION !!!

Certes, le repas était sympa, et le cadre à l’intérieur magnifique :

… Mais de mémoire de gastronome je crois que je n’ai jamais mangé aussi vite !!! Les serveurs tournaient autour comme des mouches tsé-tsé et embarquait les assiettes sitôt vidées !!! 
Ceux qui désiraient prendre leur temps étaient maudits par un des leurs qui ne cachait que très difficilement son agaçement pour ne pas dire plus en marmonnant et en piétinant sur place. C’en aurait été comique si nous n’étions pas tous verts et ballonnés !
Sitôt le repas fini… ZOU ! Retour dans le bus, et nous voilà repartis alors que d’autres bus déversent à leur tour des touristes affamés loins d’être au bout de leur surprise…
Direction le Musée de Mevlâna…

Photo : L’ancienne mosquée, maintenant musée contenant le tombeau de Mevlâna, sous le minaret de mosaïques de céramique turquoise. A l’intérieur, la prise de photos est interdite, de même qu’il est interdit de filmer les derviches tourneurs en transe…

Nous continuons notre long périple en direction de Sultanhani cette fois, village où il y a un caravanserail à visiter… Nous y arrivons vers 15h.
Cela fait 2 fois que je parle d’un caravanserail, qu’est-ce que c’est que ce truc ?
Un caravanserail est un lieu où faisaient halte antan les caravanes de marchands lors de leurs longs périples. Les 2 premiers jours, ils étaient accueillis gratuitement, logis et couverts, mais s’ils s’attardaient ils devaient payer une certaine somme… cela dissuadait les marchands de rester trop longtemps et de laisser la place aux nouveaux arrivants.
Il paraitrait que celui-ci ait été construit entre 1232 et 1236 (Et oui, en Turquie, le temps se mesure différemment, nous n’avons pas fini de nous en rendre compte…), et qu’il fait partie d’une série qui allait de Konya jusqu’en Perse, avec un intervalle entre eux de 40 km environ.


Photos : Vues de l’entrée principale

Photo : Tout de suite après avoir passé la porte, il y a une grande cour avec une sorte de petite tour en son milieu. Cela ne se voit pas mais derrière il y a 2 petits escaliers qui permettent d’y grimper jusqu’au niveau, à l’interieur, de la petite fenêtre de la façade : il semble que cet endroit était utilisé comme endroit de prière, car il s’y trouvait, accroché au mur… et bien justement, un tapis de prière, bien sûr !

On reconnait un tapis de prière au motif en forme de niche, que l’on tourne en direction de la Mecque. La petite niche creusée dans la pierre indique de même cette direction.
Nous repartons vers la Cappadoce, où nous devons nous arrêter cette fois dans un village doté de souterrains. Je suis incapable de citer son nom, mais ce dont je me rappelle es cette statue d’Atatürk en y entrant. Le bus se gare sur le parking, près de maisons à l’architecture assez sommaire (arrivée vers 16h30) :


Photos : Noter le système pour chauffer l’eau sur les toits, dont le système à energie solaire contraste fortement avec l’état des maisons…
Sur la seconde photo, noter le poteau…
La pierre utilisée est du tuf volcanique, dans lequel d’ailleurs sont creusés les souterrains…
A une époque d’expension du Christianisme, entre le VIè et le Xè siècle Ap.JC,lorsque le village était attaqué, les habitants venaient se réfugier dans ces souterrains, où tout était prévu pour y vivre de façon provisoire. L’entrée est amenagé pour les bêtes avec des mangeoires creusées dans le tuf, puis ce sont diverses salles que l’on traverse. L’aération est prévue par des cheminées remontant à la surface, et pour l’eau des puits ont été creusés jusqu’à atteindre la nappe phréatique…
Chaque salle est séparée par des portes dans lesqulles se glissent d’énormes roues…

Noter que ces roues sont percées en leur milieu. En fait, les habitants comptaient bien que les envahisseurs rentreraient dans les souterrains. Ceux-ci se divisent très vite en de multiples couloirs qui finssent par créer un véritable labyrinthe. De plus, les couloirs étant très étroits, ils étaient obligés de se déplacer les uns derrière les autres…
Dès qu’il passaient par ces portes, quelqu’un faisait basculer la pierre qui fermait l’entrée, m^me chose pour la pour la sortie de la pièce. Le piège se refermait ainsi… Dès que les méchants
faisaient demi-tour pour essayer de sortir, toujours à la queue-leu-leu, ils étaint accueillis copieusement par des lances bien acérées qui étaient passées par ces fameux trous !
Triste fin, en vérité !!!


Il faut imaginer aussi que ces énormes roues étaits façonnées sur place (!!!) dans une couche de roche plus dure. Poussée, la roue se fichait dans une niche épousant son arrondi dans le mur situé en face.
Nous rejoignons notre hôtel de Cappadoce, pour un repos bien mérité !
